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Pourquoi la médiation, c'est hype !

S’installer en libéral, tout le monde le sait, ce n’est pas facile, ça prend du temps et beaucoup d’énergie. Normal.

Ouvrir un service de médiation y ajoute un niveau de difficulté. Ce n’est pas un soin, comme le médical ou le paramédical, ce n’est pas remboursé (quoique ça dépend des mutuelles)… mais surtout, du fait de son jeune âge, cette pratique gagne à être bien mieux connue…

Tous les acteurs locaux (mairie, écoles, psys, juges, crèches, entreprises, etc.) se montrent sincèrement enthousiastes à l’arrivée de cette offre de régulation sociale à Chaville (92), constatant qu’elle répond à une forte demande – ils identifient tous facilement des personnes qui en auraient besoin, si ce n’est eux-mêmes ! – et intuitant qu’elle peut apporter beaucoup. Et ils ont tellement raison, elle le peut ! Dans les faits pourtant, quelques-uns seulement parmi le large public concerné osent pousser la porte de cet espace innovant et pacifique…

Pourquoi donc ce décalage ? Je l’explique par ces quelques freins que je perçois – et comprends – mais auxquels je me dois d’apporter des éclairages… vous allez comprendre en quoi la médiation, c’est complètement HYPE !!

 

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« Ces personnes sont trop en conflit pour faire une médiation, ils ne se parlent même plus, donc ce n’est pas pour eux ! ».

=> Voici la première croyance à laquelle j’aimerais tordre le cou : justement, la médiation est 100% faite pour eux ! Pour les aider à s’asseoir ensemble, avec une tierce personne, qui les aide à se parler et s’écouter mutuellement, dans la non violence, pour tenter de trouver des solutions à leur situation.


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« Si je fais une médiation, c’est que je n’ai pas su éviter, ni gérer le conflit. C’est un constat d’échec ».

=> Le fameux aveu de faiblesse, connu des psychologues… Comme le médecin soigne le corps blessé et le thérapeute panse l’âme tourmentée, la médiation, elle, reçoit la relation bloquée. Accepter d’être dans une impasse relationnelle et tenter une démarche amiable, par le dialogue, me semble davantage responsable et constructif que… faible. Et entre nous, qui n’a jamais été en conflit ? Non seulement cela fait partie de la vie, mais en plus, le conflit peut receler des fonctions utiles !


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« Le médiateur, cette énième figure d’autorité, à côté du juge… »

=> Les personnes peuvent, à tord, appréhender le médiateur comme une figure d’autorité, dans le paysage judiciaire notamment. Ils n’ont pas du tout envie de se sentir jugés, pointés du doigt par un médiateur, ou n’importe qui d’autre. Comme je les comprends ! Cela tombe bien car en plus d’être indépendant, le médiateur est on ne peut plus neutre et impartial ! Il n’a pas d’autorité, n’est pas là pour dire (ni même avoir un avis sur) qui a raison, qui a tord, qui doit faire quoi, comment, quand, etc. Les personnes ont ces ressources en elles, le médiateur est là pour faciliter leurs échanges et leur co-créativité.


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« L’ « autre » ne voudra jamais venir, ça sert à rien que j’essaie ! »

=> Le dicton « qui tente rien n’a rien » est ici à-propos. Il est impossible de savoir si l’autre viendra ou non, à moins de s’informer sur la médiation et de l’inviter à s’informer à son tour… et vous pouvez avoir des surprises 🙂 La libre adhésion est un principe clé de la médiation: une fois informées à l’occasion d’un entretien individuel, les personnes sont libres de mettre en place une médiation et d’y mettre fin, à tout moment.


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« La médiation familiale, c’est pour les personnes qui se séparent, ce n’est pas pour moi ! »

=> La médiation familiale accompagne les séparations, mais pas que, loin de là ! La facilitation du dialogue, de la parole, de la rencontre, peut débloquer bien des situations relationnelles ! La médiation familiale pour les liens familiaux (couple, fratries, intergénérationnel, etc.), la médiation professionnelle pour les conflits au travail, la médiation scolaire pour les tensions à l’école, etc.


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« Financièrement, lorsqu’une procédure est en cours, il faut aligner : frais d’avocat, séances de médiation… sans trop savoir ce que ça va donner en plus… »

=> Quelques rencontres de médiation peuvent suffire pour trouver des accords par vous-mêmes, sur-mesure, avec la possibilité de les faire homologuer par le juge, le tout étant d’ailleurs possible sans avocat dans certains cas. Au contraire, l’engagement dans une médiation peut être un gain de temps, de coût et… de sérénité.

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Vous voyez d’autres freins ? N’hésitez pas à les partager dans les commentaires, en m’écrivant, en m’appelant – me laisser un message avec vos coordonnées. L’entretien d’information par téléphone est gratuit, il ne vous engage à rien 🙂

En cette semaine de la médiation et en attendant le prochain témoignage de la famille Komlézotre, je vous quitte avec cette définition de la médiation sur laquelle les médiateurs s’accordent :

« Processus structuré, volontaire et coopératif de prévention et de résolution amiable des différends qui repose sur la responsabilité et l’autonomie des participants. Initiée par les intéressés eux-mêmes, leurs conseils, les représentants d’une organisation ou un magistrat, la médiation fait intervenir un médiateur dûment formé, tiers indépendant, neutre et impartial. Facilitateur de communication, sans pouvoir de décision, ni rôle d’expertise technique ou de conseil, le médiateur favorise le dialogue et la relation, notamment par des entretiens et rencontres confidentiels. »

 

Livre blanc de la médiation, juin 2019.

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